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Comment réagir face à une plaie ou un membre sectionné

Comment réagir face à une plaie ou un membre sectionné ?

Les blessures physiques font partie des accidents du quotidien. Au travail, les employés peuvent se blesser par exemple avec des objets coupants ou des projections d’objets. Souvent lorsqu’une plaie se présente ou une douleur physique se ressent, les gestes de premiers secours ne sont pas appliqués correctement par les employés. Par conséquent, certaines personnes aggravent les blessures et ralentissent le temps de guérison. En France, l’Assurance maladie a recensé pour l’année 2019 plus de 650 000 cas d’accidents de travail. Le SST est formé pour savoir : protéger, examiner, alerter, secourir, une personne en cas d’accidents de travail. Savoir réagir face à une plaie ou un membre sectionné de la victime, font partie des gestes de premier secours à connaître

Que faut-il faire avant l'intervention ?

Avant d’intervenir, protégez-vous, protégez les autres, la victime. Cherchez d’abord à déterminer la nature de l’accident, en interrogeant les témoins, la victime, en observant les éléments matériels significatifs. Puis, s’il persiste un danger, analysez la nature de celui-ci, s’il est mécanique, électrique, thermique ou toxique. Dans la mesure du possible, pour protéger la victime, supprimez le danger qui entoure la victime. En cas contraire, si vous avez la possibilité, isolez le danger en se demandant s’il est sans risque pour vous et les autres. Dernier recours, évacuez la victime du lieu contenant le danger. Attention, cette manœuvre est applicable exclusivement en cas de réel danger immédiat et incontrôlable, menaçant sa vie. 

Pour évacuer la victime, tirez la personne en saisissant solidement ses poignets ou chevilles, évacuez la victime en reculant. Veillez à ce qu’il n’y ait aucun obstacle durant le dégagement, faites déplacer la victime sur quelques mètres et rapidement. Si aucune de ces possibilités n’est applicable, alertez les secours spécialisés, qui pourront agir sur le danger. Si un témoin est présent, n’hésitez pas à lui demander de vous aider. Mais attention, à deux, ne tentez jamais de porter les poignets et chevilles de la victime, car le rachis de la victime est en flexion.

Lorsque vous examinez la victime, l’objectif est de collecter les informations sur son état physique, afin d’adapter les gestes à mettre en œuvre. Mais aussi de transmettre les informations aux secours spécialisés, afin qu’ils puissent organiser au mieux leur intervention. Dans cette phase d’examen, vérifiez d’abord son état, si la victime saigne abondamment ou non, si elle s’étouffe. Puis, vérifiez si la personne est consciente. Si elle est inconsciente, contrôlez sa respiration, et si vous avez le moindre doute sur sa respiration, considérez la victime en arrêt cardiaque. Procédez alors à la réanimation cardio-pulmonaire et à l’utilisation du DAE.

L’examen achevé, faites alerter ou alerter les secours spécialisés. Les numéros d’urgence sont le 15 pour le Samu, le 18 pour les pompiers, le 112 pour les urgences européennes, et le 114 numéro d’urgence destiné aux personnes sourdes et malentendantes. Après avoir alerté les secours, adaptez vos gestes en fonction de l’accident de la personne. 

Une fois que vous avez compris les consignes, préparez votre intervention. Lorsque vous êtes face à une victime présentant une plaie ou un membre sectionné, commencez par vous laver les mains avec de l’eau et du savon. Rincez-les à l’eau courante et séchez-les avec une serviette propre ou à l’air libre. Prenez si possible des gants propres  afin d’éviter tout risque de propagation d’infections par le sang. 

Que faire quand la plaie ne saigne pas abondamment ?

Quand la plaie ne saigne pas abondamment, les méthodes de compressions pratiquées lors d’un saignement abondant,  ne sont pas applicables dans ce cas précis. Face à un faible saignement, l’objectif est de positionner la personne dans la position d’attente, en fonction de la plaie jusqu’à l’arrivée des secours. Aussi, il est impératif de distinguer une plaie grave d’une plaie simple. Les gestes de secours ne sont pas les mêmes pour les deux types de plaies. 

La distinction des deux plaies se fait par l’identification de quatre critères. Pour cela vous devez connaître les quatre facteurs qui permettent de mesurer la gravité de la plaie : 

  1. La localisation : si la plaie se trouve à l’œil, à la face, au cou, à proximité d’un orifice naturel, comme la bouche, les narines, les parties génitales de l’homme et de la femme, ainsi que l’entrée du conduit auditif.                                                                                               La plaie peut aussi se présenter au niveau du thorax ou à l’abdomen. En fonction de la localisation de la plaie, placez la victime dans la position la mieux adaptée afin de limiter les risques d’aggravation de la blessure. 

  1. Son aspect : si le membre de la victime est écrasé, sectionné, ou avec la présence d’un corps étranger à l’intérieur. À cause d’un écrasement, des lésions peuvent être bien plus importantes que ce que l’on voit. 

  1. Son origine : si la nature de l’accident est une piqûre, la projection d’un objet, d’un outil, une morsure, un objet tranchant ou une injection dans la peau d’un liquide sous pression. Cela fait d’une plaie, une plaie grave. Une projection d’un corps étranger dans l’œil peut, dans certains cas, transpercer les couches protectrices de l’œil. Les plaies perforantes sont les traumatismes de l’œil les plus graves. 

  1. Ses conséquences : si la victime n’arrive plus à bouger l’extrémité du membre présentant la plaie ou ressent une sensation anormale (froid, fourmillements, picotements, engourdissements…).  Nous ne sommes alors pas en présence d’une plaie simple, mais d’une plaie grave. Des infections plus ou moins importantes peuvent se manifester à la suite de la lésion.

Après avoir identifié la gravité de la plaie, installez la victime dans la position d’attente la plus adéquate, en fonction de la localisation de la plaie. Lorsque la lésion se situe au niveau de l’œil, allongez la victime, le dos face au sol, cette position limite les risques d’aggravation de la lésion de l’œil. Recommandez-lui de fermer ses yeux, dans le même temps maintenez sa tête avec vos deux mains. Posez vos deux mains sur les deux côtés de la tête de la victime afin de l’immobiliser en attendant l’arrivée des secours. 

Si la victime présente une plaie au thorax, positionnez-la assise ou semi-assise, cette position rend la respiration plus facile et laissez la plaie à l’air libre. En plaçant la victime de cette manière, vous limitez tout risque d’aggraver sa blessure. La victime ne doit pas bouger jusqu’à l’arrivée des secours. Une plaie pénétrante au thorax, menace d’entraîner des lésions internes. Elle peut aussi provoquer une détresse respiratoire (difficulté à respirer, angoisse ou panique). Surveillez la respiration de la victime. Si son état se dégrade, adaptez vos gestes de premier secours et rappelez les secours.   

Si la plaie de la victime se trouve à l’abdomen, allongez la victime sur le dos avec les jambes fléchies. Cette position permet de relâcher les muscles de l’abdomen et de diminuer la douleur. Vous pouvez protéger la plaie avec un linge propre ou une compresse. La plupart du temps, les blessures à l’abdomen peuvent être liées à une chute, un impact avec un objet. La rate est l’un des organes souvent le plus touché ainsi que le foie. De plus, une plaie pénétrante au thorax peut léser les structures abdominales. 

En cas d’aggravation de la plaie, pratiquez les gestes qui s’imposent et rappelez les secours pour les tenir informés de l’évolution de la situation.   

Attention, si un corps étranger (outil, morceau de verre, couteau, aiguille…) est inclus dans la plaie, ne le retirez jamais, car son retrait ou sa mobilisation aggrave la lésion et intensifie le saignement.

Après avoir installé la victime en position d’attente et alerté les secours, surveillez l’état de la victime, parlez-lui régulièrement, rassurez-la, pour calmer la victime si elle est agitée. Vos échanges avec la victime sont précieux, plus elle sera calme, mieux l’intervention des secours se passera.

Que faire lorsqu'un membre de la victime est sectionné ?

Lorsque la victime présente un membre sectionné, allongez la victime, ensuite protégez le moignon (extrémité du membre sectionné) en le recouvrant d’un linge propre. N’utilisez pas de coton, ni de désinfectant. Faites alerter ou alerter les secours et conditionnez le segment sectionné. Récupérez le segment sectionné, enveloppez-le, dans un linge propre. Placez l’ensemble dans un sac plastique propre qui sera fermé de façon étanche. Ce même sac, placez-le dans un autre sac plastique rempli d’eau froide ou au mieux de l’eau et des glaçons. Le froid permet de préserver un membre sectionné. Le membre ne doit surtout pas être mis en contact direct avec le froid.  

Utilisez s’il existe dans l’entreprise, le matériel spécialement conçu pour le conditionnement des segments de membre sectionné. Ce matériel est laissé à l’appréciation du médecin du travail. Une fois les secours sur place, confiez-leur la victime.  

Que faire si la victime présente une plaie simple ?

Une plaie simple, est une petite coupure superficielle ou éraflure saignant peu, la plaie simple exclu tous les cas de plaie grave vu auparavant. Avant de commencer votre intervention, lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon, afin de limiter les risques d’infection. 

Première étape d’intervention, nettoyez la plaie, pour favoriser la cicatrisation et éviter une infection. Pour nettoyer la plaie, lavez-la soigneusement à l’eau courante avec du savon, en s’aidant si besoin d’une compresse. En lavant la plaie, vous réduisez les germes qui pourraient pénétrer dans la plaie et infecter la lésion. Après le lavage, rincez à l’eau claire et séchez la peau à l’aide d’une compresse.

Deuxième étape, désinfectez la plaie. Vous pouvez utiliser le sérum physiologique. Désinfectez du centre vers l’extérieur, aidez-vous d’une compresse pour le faire. Servez-vous d’un antiseptique pour éviter le développement des bactéries. L’antiseptique est efficace pour inhiber ou éliminer les micro-organismes pathogènes au niveau du tissu vivant. Mais attention, ne mélangez jamais plusieurs antiseptiques sur la plaie, car ils peuvent provoquer des effets néfastes pour la blessure.

 

Troisième étape, protégez la plaie avec un pansement adhésif, sur une peau bien sèche. Le pansement protège la plaie du milieu ambiant. Ne touchez jamais, ni avec les doigts ni avec des gants, la partie du pansement qui entrera en contact avec la plaie. La lésion cutanée doit être entièrement recouverte du pansement.  

 Il est conseillé de consulter le service de santé au travail ou un autre professionnel de santé (médecin, pharmacien…) afin de vérifier la validité de la vaccination antitétanique de la victime. Consulter est aussi envisageable, en cas d’apparition dans les prochains jours qui suivent l’accident de fièvre, d’une zone chaude autour de la plaie, rouge, gonflée ou douloureuse. Dernière étape, lavez-vous les mains à nouveau, avec de l’eau et du savon afin de maintenir une hygiène parfaite. 

Comment se former en Sauveteur Secouriste du Travail ?

Les préventions et interventions face à une plaie ou un membre sectionné font partie de la formation SST (Sauveteur Secouriste du Travail). Cette formation vous prépare dans les meilleures conditions pour faire face à des accidents du travail. Nous proposons également d’autres formations, de divers secteurs, notamment dans le management, le médico-social et la bureautique.  

Cette formation est finançable avec votre CPF (compte personnel de formation). Si vous désirez voir plus de vidéos de la formation SST et d’autres formations, n’hésitez pas à consulter notre chaîne YouTube. Se confronter à divers accidents du travail comme une lésion ou aussi un saignement abondant, vous amène à savoir appliquer les bons gestes.

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